Le Diable, les origines de la diabolisation de la femme de Dominique Labarrière
Le Diable
Si Friedrich Nietzsche a pu, en son temps, déclarer " Dieu est mort ", personne, à ce jour, à notre connaissance, ne s'est aventuré à proclamer la mort de Satan. Nous ne nous y risquerons pas. Nous nous contenterons d'évoquer sa haute figure dans ses métamorphoses, ses pompes et ses oeuvres. Et, en un prolongement dramatiquement logique, le bouc émissaire tout trouvé qu'est la femme. A l'heure où le féminisme prend un nouveau visage et s'incarne dans la figure mythique de la sorcière, il est essentiel de revenir sur le processus qui a conduit à cet état de fait : le Diable. Du Moyen Age à nos jours, Dominique Labarrière dresse les multiples visages de l'incarnation du Mal, mettant en exergue l'utilisation qui en a été faite afin de modifier le statut des femmes : découvrez quelle est cette conception de la femme que les puissances religieuses et laïques vont s'employer à promouvoir à partir des dernières décennies du XVe siècle.
Nous connaissons tous le Diable, Satan… mais moins la façon dont il a été utilisé pour expliquer les actions de certains et surtout mettre presque tous les maux que ces messieurs prêtres, curés… et parfois mesdames les nonnes/ sœurs sur le dos des gens et en particulier la femme surtout si celle-ci est très jolie et jeune (c’est forcément l’œuvre du malin). Ou simplement pour excuser un massacre de population (inquisition) et dire que les bonnes âmes seront reconnues et accueillis par Dieu. J’avoue qu’en lisant certaines anecdotes, il y a de quoi être en colère envers les pratiques des ecclésiastiques de l’église de cette époque.
Pour le contenu en lui-même, il est très intéressant de savoir comment cette croyance en une entité malicieuse et « mauvaise » a émergé principalement dans la religion chrétienne catholique et comment celle-ci a évolué dans les nombreuses dérives dont on prend connaissance dans ce livre documentaire. On apprend également que pour échapper à la peine capitale, à savoir le bûcher, être né dans la noblesse et avoir de nombreux soutiens comme le Marquis de Sade est très important. Au final, on se rend compte qu’il n’était pas si aisé de vivre dans une époque ou le moindre comportement en bien ou mal, ou simplement juste exister pouvait vous conduire au trépas. Ce fut une lecture enrichissante et prenante.
⛨⛨⛨⛨,5/5
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